Divin Péché

Hmm. Epoustouflant.
_____Ce "Nous deux. C'est terminé." c'est comme une bombe lachée en plein sur le coeur. Ca fait..bizarre. Non mal. Beaucoup trop étrange. Tellement frappant. On ne croit pas. On ne peut croire. On ne veut pas croire. En aucune façon, on peut imaginer que Edena et Artur, ce soit terminé. E & A, c'est divin. C'est éternel. Ca ne peut pas finir. Meme après la mort d'Artur. Alors ce comportement, est beaucoup trop étrange, peu naturel. Ce n'est pas Artur et Edena le dit si bien. Ce qui augmente notre curiosité. Pourquoi? Pourquoi ce changement si..brusque?
_____J'ai beaucoup aimé l'idée de la lettre. Très bien pensé. Parce qu'on est un peu comme elle - cette fille qui lui écrit - on a le meme regard sur le "couple". La même curiosité. Sans les ragots. Le même rapport face à Eux. Edena et Artur, c'est un monde a eux tous seuls. Fascinant, enviable. Il y a ce secret qui plane. Il est là, on le verrait presque. Et pourtant on ne peut le savoir. Inaccessible. Comme ces deux-là. Ce mystère.
C'est Epoustouflant Loly, ce que tu arrives à faire. Terriblement déléctant. Vraiment, toi. J'admire. Totalement.

_______C’était un jour particulier, pour Artur et moi. Aussi étrange que cela puisse paraître, nous avions toujours réussi à mettre des barrières entre nous, au moment voulu. Quand le désir devenait trop important, alors qu’il fallait rester moral, même si nous ne l’étions plus depuis bien longtemps. Mais voilà, jamais nous n’avions franchis le pas. La peur nous l’en empêchait, principalement.
_______Pourtant, hier soir, nous n’avions écouté que notre cœur, et nous avions mis les limites encore plus loin –il n’y en avait plus, dorénavant. De ce fait, et sans aucune retenue, j’avais senti dans le regard de mon Artur que cette soirée ne serait pas comme les autres. Et c’est quand il s’était approché de moi d’un pas décidé, que ma vie avait véritablement prit un sens. J’avais placé mes mains contre sa nuque, m’appuyant à lui, de peur de tomber à la renverse. Mes jambes tremblaient, et j’avais peur qu’elles ne me tiennent guère. Il avait posé ardemment ses lèvres contre les miennes, et avait déboutonné sa chemise d’un même mouvement. Tandis que je passais mes mains fébriles sur son torse, il s’éloignait quelque peu de moi, faisait rapidement tomber mon débardeur, pour m’embrasser encore. Encore. Mon cœur battait, d’une joie inconsidérée, et sans plus aucune retenue. Je ne pensais plus à rien, si ce n’est à Artur, mon Artur, qui avait enfin cessé d’être raisonnable. Et alors qu’il passait sa main enflammée sur ma poitrine, pour venir frôler ma hanche, et faire glisser mon jean, je me sentais défaillir. Je plantais mes yeux dans les siens, rien qu’une seconde. Il déposa ses mains sur mes hanches, et d’un même mouvement, j’enroulais mes jambes autour de sa taille, alors qu’il m’appuyait contre le mur. Mes mains fiévreuses caressaient son torse, son dos, sa nuque. Comme jamais il ne m’avait permis de le faire. Et dans mes moindres rêves, je n’aurais jamais osé penser tout cela. Néanmoins, plus rien de moral ne venait paralyser mon esprit, j’étais avec Artur, contre Artur, et c’est tout ce qui comptait.
_______Et c’était avec un sourire timide, mais heureux, que nous pénétrions dans le lycée, le lendemain matin. Quoique ses gestes fussent un peu plus poussés, personne ne pouvait comprendre ce qui nous unissait, à cet instant. Nous nous l’étions une nouvelle fois promis. Et c’est notre cœur gonflé par notre amour caché, que nous affrontions les regards des élèves, curieux et sceptiques. Rien n’avait changé, pour eux.

*

_______J’étais paniquée.
_______J’étais dans une impasse, un gouffre géant qui attendait le choc de ma chute contre le sol, pour se refermer, et de ce fait m’emprisonner. Pour que jamais, je ne me relève. Pourtant, il le fallait. Pour mon Artur. Malheureusement, je ne voyais pas le bout du tunnel, l’horizon n’était même pas sombre. Il était si éclatant qu’il me brûlait les yeux. Il ne me restait que deux petits jours, pour trouver l’argent. Je savais aussi que je ne l’aurais pas en ma possession. Je n’avais aucun contact. Il me restait la deuxième solution : rendre des comptes à notre lycée, à tous les élèves. Même si je n’en voyais pas la véritable raison. Je devais me justifier auprès de ces personnes, pour que leur curiosité ne reste pas vaine. Pour que certains remportent leur pari, tandis que d’autres crieraient au scandale, au mensonge. C’est tout cela, qui allait m’arriver. Ils allaient abattre mon Artur par leurs paroles, et ils allaient me piétiner. Je ne serais plus « la Edena si convoitée, et si mystérieuse » mais bel et bien « la Edena immorale, qui ose… ». Non décemment, je ne voyais aucune solution.
_______Alors j’allais trouver la réponse dans ton regard, mon Artur.

*

_______Maintenant que nous avions franchis les barrières, maintenant que nous avions sauté le pas, nous avions du mal à cacher notre secret. Chaque geste était ambiguë, et plus poussé, aussi. Artur me regardait un peu trop longtemps, Artur touchait mes cheveux un peu trop souvent, Artur posait sa main sur ma cuisse un peu trop en hauteur, Artur m’embrassait un peu trop près des lèvres.
_______Si bien qu’en une journée, les rumeurs s’étaient propagées. A notre dépent. Et nous étions si plongés l’un dans l’autre, que nous n’en prenions même pas part. Et c’est avec un désir irraisonnable qu’Artur, après avoir constaté à gauche et à droite que nous étions seuls, m’emmena dans un renfoncement du couloir numéro 5 de Chimie, et posais frénétiquement ses lèvres sur les miennes.

_______Il ne m’écouta pas, pour autant. Enlaçant mon visage de ses mains, il me plaquait délicatement contre le mur, et m’embrassais, encore. Encore. Alors ne réfléchissant plus, je répondais à ses baisers, les joues rosies par l’excitation, par son contact.
_______C’est alors que trois choses consécutives se produirent.
_______Du coin de l’œil, je vis deux personnes courir dans le couloir, nous dépasser sans nous voir –c’est ce que je croyais. A peine une seconde plus tard, les deux garçons faisaient demi tour, en marchant cette fois, aussi perplexe qu’ahuris. Et ils s’approchèrent de nous.
_______Mon cœur s’arrêta. Je repoussais Artur. Son visage se crispa, quand il croisa le regard des deux brigands de notre lycée. Il se plaça devant moi, me faisant durement reculer.

_______Le garçon aux dreads serra ses mains contre mon bras, et me bouscula, afin que je parte. Que je laisse mon Artur avec eux.
_______Artur se jeta sur l’élève, le bloquant contre le mur.

Et je ne saurais jamais ce qu’il s’est passé ensuite. Sous le regard imperturbable et suppliant d’Artur, je partais. Je laissais l’homme de ma vie entre les mains de deux ignobles lycéens.
_______J’avais attendu Artur toute la soirée, dans notre appartement. Il était revenu en début de matinée, de grandes cernes noires obscurcissant son joli teint. Je sautais dans ses bras, ne pouvant décemment plus retenir mes larmes. Et tout en me caressant les cheveux, il m’avait dit d’oublier cette histoire, qu’il avait réglé le problème.
_______Mon Artur était en vie. Il avait un bleu à la pommette, et ses lèvres tremblaient. Ses ongles étaient noircis, et sa respiration saccadée. Ses cheveux étaient plus en bataille que d’habitude, et son regard se voulait rassurant.
_______Mais je ne faisais attention à rien. Je restais blottie dans les bras de mon Artur. Et je sentais son cœur battre contre le mien –cela me suffisait amplement.