Bon.
Voilà, c'est fait, c'est dit, c'est parti quoi.
Bref, je vais poster ici mon ... Gneuh. Mon "roman", cet immense bordel à peine commencé (et loin d'être fini, si vous voulez mon avis...).
Je préviens immédiatemment que les âmes sensibles devront s'abstenir de toute lecture.
Non, y a pas du sang partout, mais disons qu'il évoque certains sujets délicats, voire même extrêmements délicats... Drogue, alcool, suicide...
*prend son courage à deux mains (et son clavier)*
« Une vieille mécanique. La jeune fille se recroqueville.
Une ancienne ritournelle. La jeune fille hurle.
Une danse d'un autre temps. La jeune fille meurt. »
Elle avait écrit l'histoire. Cette histoire. Celle de cinq jeunes filles, guerrières malgré elles.
Une suicidaire qui tente de retrouver goût à la vie.
Une gothique anorexique.
Une artiste torturée.
Une droguée misanthrope.
Et une fille normale. Pour l'instant.
Elles ne se connaissaient pas. Elles n'auraient jamais dû se rencontrer.
Mais le destin en a décidé autrement.
Et elles vont devoir se battre.
Seules. Mais jamais abandonnées.
Pour le meilleur... Et surtout pour le pire. »Voilà pour le résumé... =)
Et voilà le début ^^
oOo Prologue oOo
-Tu es.
J'ouvris péniblement les yeux.
Devant moi. Elle était devant moi, allongée à mes côtés. Sa main, finement veinée de bleu, soutenait délicatement ses longs cheveux cuivrés. Ses lèvres carmin esquissaient un sourire voluptueux. Sa peau diaphane accrochait la lumière. Les ombres dansaient.
La pendule sonna. Son carillon d'or menaçait le temps.
Ses longs doigts effleurèrent ma peau. Je tressaillis. Je devais résister.
Lorsqu'elle se pencha délicatement vers moi, son lourd parfum m'assaillit. Ambré, âcre, riche.
Tous les murs, les remparts que j'avais mis tant de temps à ériger s'affaissèrent. S'écroulant à terre dans le tourbillon de mon passé. Sa main vint s'appuyer contre ma poitrine, et poussa légèrement. Je tombai sur le sol dallé de pierres. Son corps s'arqua au dessus du mien. Ses prunelles incandescentes me fixaient avec gourmandise.
- Elendil...
Elle posa son doigt sur mes lèvres. Et descendit avec précaution du lit, s'asseyant à mes côtés.
Elle jouait avec mes cheveux, en un subtil jeu. Plaisir mortel.
Puise elle leva sa main, l'exposant à la douce lumière des bougies. Une pomme était emprisonnée entre ses doigts, tel un rossignol dans une cage dorée. Avec une lenteur calculée, elle croqua dedans. Ses dents blanches étincelaient.
Un filet de sang perla à la commissure de ses lèvres. Un liquide chaud et épicé. Son odeur me faisait tourner la tête. La soif me brûlait la gorge.
Incapable de me concentrer sur autre chose, je reportai mon attention sur elle. Elle. Elle.
Je n'avais que ce mot à la bouche. Elle m'envoûtait, me dominait, faisait de moi un pauvre esclave enchaîné à ses pieds. J'avais si peu de volonté en sa présence.
-Shagyan.
Son ton suave conférait à mon prénom une grâce et une beauté sans pareille. Véritable paradoxe avec la réalité. Ses bras enlacèrent alors tendrement ma taille, et sa jambe s'enroula autour de la mienne. Ardente union des sens. Nos corps semblaient entremêlés.
Oh, je la voulais, je la désirais. Et tandis qu'elle posait ses lèvres glacées sur ma joue, je frissonnais de plaisir.
Était-il possible de ressentir une telle attraction pour une simple mortelle ? Là se situait justement le problème. Elendil n'était pas humaine. Ou plutôt, elle ne l'était plus.
J'aurais aimé croire qu'elle m’appartenait donc pour l'éternité. Qu'elle était mienne jusqu'à la fin des temps.
Mais...
-Kaïnee en' shada sô arteïgazat.
Je posai mes lèvres sur les siennes. Pour la faire taire.
Il s'avéra cependant que ce baiser m'offrait bien plus que je ne l'imaginais. Plaisir, félicité.
Ses mains s'accrochaient à mon cou, comme si elle voulait me retenir.
Ce fut alors qu'elle me repoussa. Surpris, je la dévisageai, incrédule.
-Je lis en toi, murmura t-elle. Je sais ce que tu veux. Je le désire aussi... Alors, pourquoi attendre ?
Son ton froid me fit frissonner. Si je me laissais aller... Qu'adviendrait-il de moi ?
On m'arrêterait, on me jetterait au bûcher. Était-ce vraiment ce que je voulais ? Étais-je prêt à endurer tout cela, juste pour l'amour de la plus belle des femmes ?
J'esquissai un mauvais sourire. Un grondement s'échappa de ma gorge.
Je me relevai, puis l'invitai à faire de même. Inquiétée par mon expression, elle ne put s'empêcher de me jeter un regard inquisiteur.
Un éclat de folie. Une exclamation hystérique. Elle renversa la tête en arrière. Et éclata de rire.
C'en fut trop. Je ne pouvais résister plus longtemps.
Me jetant sur elle, je mordais violemment son cou. Elle s'abandonna à moi, dans une étreinte d'ardeur et de soumission. Je la soulevai dans mes bras, et l'élevai dans la lumière.
-Tu es à moi, Elendil No' Meïsan. Que tu le veuilles ou non.
Les bougies blêmirent. Le chandelier s'éteignit. L'âtre mourut.
La pendule sonna minuit.
Mes yeux étincelèrent dans la pénombre. A ce cruel jeu, cet horrible amusement, j'avais gagné.
J'étais le Roi. Je n'étais plus la Tour Damnée.
Je fis quelques pas sur les dalles froides, portant toujours le corps inanimé d'Elendil.
J'avais eu ce que je voulais. Enfin.
« Ainsi tu fuis... Ta dernière danse ... Je saurais où te trouver. »